Si tu veux progresser et évoluer dans ton sport, la première qualité à avoir, qui va te servir de base pour développer les autres, est d’être endurant dans l’effort. Oublie le talent, oublie la génétique, oublie toute autre excuse. Le point commun entre toutes les champions qui ont réussit, entre tous les sportifs professionnels, est leur aptitude à s’entraîner et à fournir des efforts, tous les jours et pendant de longues années.
Le talent n’est rien à côté du travail. Le talent permet juste d’avoir une avance sur les autres dans la progression. Tous ceux qui ont misé uniquement sur le talent ont été mis hors course plus ou moins vite. Certes, on peut trouver quelques exceptions, mais faut être réaliste, ce n’est pas nous.
On parle principalement d’endurance mentale. Réussir à maintenir ta routine d’entraînement, quand tu es fatiguée, après une lourde défaite, quand tu as la flemme, c’est là qu’est le principal challenge.
Faire une grosse semaine, tout le monde y arrive. Être régulier sur plusieurs années, beaucoup moins de monde…
Dans cet article, je vais d’abord t’expliquer pourquoi le travail régulier est la clé de toute progression. Tu verras que ce n’est pas moi qui l’invente, mais que tous les champions le disent. Ensuite, je vais te donner des pistes pour arriver sur toi aussi devenir endurant dans l’effort et avoir une motivation renforcée.
Le travail est plus important que le talent.
On a tous un coéquipier qui nous impressionne de faciliter quand il joue. Tu te dis, la chance, la nature l’a gâté. Sûrement un peu, oui, mais cette notion de talent, j’y crois de moins en moins.
Je pense que ces personnes ont baigné dans un environnement qui les a stimulés dans leur plus jeune âge. À chaque fois que je rencontre un joueur talentueux, je me demande, c’est quoi son parcours de vie, comment son entourage a pu stimuler très tôt ses aptitudes physiques ou mentales.
En grattant un peu le vernis, on voit que ça vient rarement d’un coup de baguette magique. Il y a toujours derrière une famille qui a su stimuler ses capacités sportives (par l’exemple ou l’accompagnement) ou bien une passion et admiration qui l’ont fait jouer depuis son plus jeune âge à longueur de journée.
Quand tu vois jouer un joueur talentueux, il ne semble pas faire d’efforts, c’est souvent accompagné d’une forme de nonchalance. Effectivement, il n’a pas besoin de faire autant d’efforts que toi pour faire mieux à l’instant T. Dans les joueurs talentueux, il y a :
- Ceux qui se contentent de rester juste au-dessus de la mêlée et qui ne font pas plus d’efforts que cela pour progresser. Ceux-là, tu les dépasseras tôt ou tard si tu es endurant dans l’effort, c’est là que ta patience entre en jeu.
- Ceux qui, en plus de leur talent, travaillent autant que toi (même de manière nonchalante), ce sera plus dur de les dépasser. Il faudra que tu travailles mieux qu’eux et plus efficacement.
On peut prendre l’exemple de footballeurs connus, qui sont arrivé au haut niveau, et même à être des titulaires dans des équipes de premier plan sans « grand talent ». Je mets bien des guillemets, car c’est sans talent qui saute aux yeux au premier regard.
Si on étudie mieux ces joueurs, on voit qu’ils ont développé des compétences mentales, physiques qui les ont amenés là où ils méritent d’être. C’est plus difficile à appréhender en tant que spectateur, car ça saute moins aux yeux qu’un geste technique léché. Quelques exemples qui me viennent en tête : Florent Balmon, Granit Xhaka, Eric Dier, Nicolas Pallois. Ces cas sont sûrement passionnants à décortiquer dans de prochains articles.
Au final, on peut comparer cela à une course de 100 m. Le joueur talentueux a avancé son point de départ de 10 ou 20 m. Ton travail permettra d’accélérer plus et d’aller plus vite. Te faudra-t-il un an ou 10 ans pour le doubler, c’est une autre question, mais tu le doubleras si tu t’en donnes les moyens.
Comment devenir endurant dans l’effort ?
C’est une qualité qui se travaille et s’améliore si tu t’y prends bien. Pour cela, tu peux utiliser plusieurs leviers qui vont t’aider à avoir cette base solide pour ton développement sportif. Le bon côté des choses, c’est qu’il y a un cercle vertueux qui va s’enclencher.
Trouver ton « pourquoi » , le Why
C’est valable dans tous les aspects de la vie, ça tombe bien, le sport est un reflet de la vie : ce qui est bon sur le terrain l’est aussi dans la vie de tous les jours.
Quand tu désires une chose plus que tout, que tu es ultra motivé pour un objectif que tu t’es fixé : rien ne t’arrête, tu es capable de soulever des montagnes et d’avoir ce que tu veux. Tu oublies que tu es fatigué, tu oublies que tu as mal, tu oublies que c’est impossible et tu agis. Souvent, tu obtiens. Parfois, tu n’y arrives pas, mais si tu prends le temps de regarder en arrière, tu as fait bien plus que ce dont tu te croyais capable !
La théorie du Cercle d’Or de Simon Sinek est une manière simple de comprendre pourquoi certains réussissent mieux que d’autres, car ils ont une motivation supérieure à la moyenne.
Le Cercle d’Or est composé de trois cercles concentriques :
- Le Pourquoi, le why : Au centre, il y a le Pourquoi. C’est ta raison profonde, ce qui te pousse à te lever chaque jour pour t’entraîner. Dans le sport, ton « pourquoi » pourrait être ta passion, ton envie de te dépasser, ou ton désir d’inspirer les autres. C’est la base, l’essence de ta motivation.
- Comment, le How : Ensuite, il y a le Comment. C’est ta méthode, la façon dont tu vas atteindre tes objectifs. Ça peut être ta manière de t’entraîner, tes routines, ou les valeurs que tu mets en pratique chaque jour pour progresser.
- Quoi, le What : Le cercle extérieur représente le Quoi. C’est ce que tu fais concrètement : les entraînements, les compétitions, les exercices. Le « quoi » est la partie visible, mais elle est beaucoup plus forte et cohérente si elle est portée par un « Pourquoi » solide.
Sinek explique que les champions ne se contentent pas de savoir quoi faire, ils savent aussi pourquoi ils le font. Quand tu trouves ton « pourquoi », chaque entraînement a plus de sens, et même les moments difficiles deviennent plus faciles à surmonter.
La théorie du Cercle d’Or de Simon Sinek nous apprend qu’il est important de commencer par le centre du cercle : le Pourquoi. Beaucoup de personnes, et même des sportifs, commettent l’erreur de partir de l’extérieur, en se concentrant uniquement sur le Quoi — les résultats, les entraînements, les actions visibles. Le problème, c’est que lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, la motivation s’essouffle.
En partant du centre du cercle, c’est-à-dire du Pourquoi, tu t’assures d’avoir une raison forte qui te pousse à continuer, même quand les résultats sont moins bons. Ton Pourquoi est comme une boussole qui te guide, peu importe les hauts et les bas. Une fois ce pourquoi bien défini, tu passes au Comment (ta méthode d’entraînement, tes valeurs) et enfin au Quoi (les actions concrètes que tu mets en place). En suivant cet ordre, tu construis une base solide qui te permettra de rester motivé et de progresser sur le long terme.
Pour ma part, je ne pense jamais avoir eu de Pourquoi assez fort qui m’ont permis de me surpasser. Je l’ai finalement eu à l’approche de la quarantaine, une fois que ma carrière sportive était derrière moi : « Je ne veux pas arrêter le sport de compétition, car mon niveau baisse, c’est là que deviendrais un vieux ». Ce pourquoi a été un tel électrochoc dans ma tête, qu’en l’espace de quelques semaines, j’ai fait évoluer mon rapport au sport.
C’est là que le comment est vite entré en jeu : je me suis mis à me créer des routines de récupération sérieuses. Plus un jour ne se passe pas sans que je ne fasse de la récupération active. J’ai ajouté des séances de renforcement physiques 2 à 4 par semaines suivant le calendrier des matchs et entraînements. J’ai travaillé sur mon sommeil afin de dormir plus et mieux.
Quand on voit mon agenda, j’ai réussi l’exploit d’organiser ma vie et de trouver le temps pour tout ce sport : j’ai 3 enfants avec leurs devoir, leurs activités sportives, etc. Un travail, 2 activités secondaires, des chantiers à la maison. Ça m’aurait paru impossible les années précédentes alors que mon agenda était moins chargés. Un Why puissant m’a permis une vraie révolution.
J’arrive donc au What, et là ! Sur presque deux ans d’évolution, le bilan est intéressant : pas de blessure, plus de douleur handicapante, progression physique, amélioration de la détente et de l’explosivité. Bon, c’est trop tard, je ne monterais plus forcément beaucoup, mais je pense atteindre mon objectif de maintenir mon niveau en pré-national pendant 2 à 5 ans de plus. (J’ai fortement hésité à arrêter l’année dernière et à passer à autre chose.).
Qui sait la trajectoire que j’aurais eue si j’avais trouvé un Why puissant à 16 ans ?
Sois curieux
Le sport est une science de plus en plus étudiée avec une foultitude d’experts qui gravitent dans le milieu. C’est une richesse à laquelle nous avons facilement accès. Ta faim de savoir et de connaissance va être de plus en plus grande au fur et à mesure que tu augmentes ta charge d’entraînement. C’est un véritable cercle vertueux.
Tu découvres comment fonctionne ton corps, tu ne pourras pas t’empêcher d’aller traquer les petites douleurs musculaires et de vouloir travailler la chaîne musculaire qui impacte fortement tes gestes sportifs.
Depuis que j’ai acheté une formation pour travailler la détente verticale, j’ai pris connaissance d’une multitude d’exercices spécifiques. Depuis, je n’arrête pas d’ajouter de nouveaux exercices pour optimiser l’explosivité avec de la pliométrie.
C’est un moyen de varier ses exercices qui ne sont pas forcément très ludiques (je n’ai jamais aimé la muscu). Par contre, depuis que j’ai mon Why bien en tête, ce n’est plus vraiment une corvée de prendre une heure à faire mes exercices. Je ne dis pas que j’apprécie de les faire pour autant, par contre, quand je vois les retombées physiques lors des entraînements, il n’est plus question d’arrêter cette routine.
La chance d’Internet et de ses algorithmes, c’est qu’ils te repropose des thématiques que tu visionnes. Commence à regarder des vidéos d’exercices de pliométrie, et il t’en reproposera régulièrement. Tu n’auras plus qu’à piocher ceux qui te paraissent adaptés à ta pratique pour les essayer.
Sois patient
Dans le sport, la patience est une qualité très importante. Déjà, il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu, que les résultats peuvent être longs à visualiser. Plus tu monteras de niveau et plus les gains seront marginaux.
La théorie des 85 % dans le sport est une approche selon laquelle il est souvent préférable de viser un effort de 85 % de son maximum plutôt que 100 %. Ce concept repose sur l’idée que l’intensité à 85 % permet de rester performant tout en réduisant le risque de surmenage, de blessure et de stress excessif.
La patience pour laisser le temps aux progrès invisibles
Beaucoup de progrès dans le sport se font d’abord de manière invisible. Par exemple, quand tu t’entraînes, tes muscles, ta capacité cardiovasculaire, et même ta coordination s’adaptent lentement. Les résultats visibles peuvent prendre du temps, mais en restant patient, tu permets à ton corps de progresser en profondeur, ce qui est souvent plus durable.
Apprendre à apprécier le processus, pas seulement le résultat
En développant la patience, tu apprends à apprécier chaque étape de ton parcours et chaque petit progrès. La patience te donne le recul pour ne pas te focaliser uniquement sur les résultats finaux mais pour valoriser le chemin parcouru, les efforts fournis, et les nouvelles compétences acquises.
Comprendre que les phases de plateau sont normales
En sport, il est courant de rencontrer des phases de plateau, où les progrès semblent stagner. La patience est essentielle pour traverser ces moments sans se décourager. En gardant ton engagement même quand les gains sont lents ou difficiles à voir, tu maintiens les efforts qui te permettront de dépasser ces phases et d’atteindre de nouveaux niveaux.
Développer la résilience à travers la patience
La patience dans le sport est aussi une forme de résilience mentale. Elle t’entraîne à gérer les moments de doute et à revenir à ton entraînement même quand les résultats tardent. En étant patient, tu te renforces face aux défis et tu deviens plus résistant, ce qui est un atout précieux à long terme.
Le rôle de la patience pour maintenir l’équilibre
La patience t’aide également à respecter ton équilibre de vie. Elle te permet de comprendre qu’il n’est pas nécessaire de tout sacrifier immédiatement pour progresser. En prenant le temps, tu peux continuer à équilibrer tes activités, préserver ton bien-être, et éviter le risque de burn-out, ce qui est crucial pour tenir sur la durée.
Développe tes compétences mentales
Être endurant dans l’effort ne repose pas uniquement sur le physique : les compétences mentales sont essentielles pour affronter les défis du sport. D’abord, la résilience te permettra de traverser les moments de doute et les phases difficiles sans perdre ta motivation. Ensuite, le focus t’aidera à rester concentré, surtout quand la fatigue s’installe et que les efforts deviennent plus intenses. Enfin, savoir gérer la frustration est une compétence clé pour rebondir après les échecs et garder le cap sur tes objectifs.
Ces aspects sont chacun des piliers de l’endurance mentale et physique. Pour en apprendre davantage et découvrir comment les développer de manière pratique, je t’invite à lire mon article détaillé sur les compétences mentales, où je partage des méthodes et des conseils spécifiques pour t’aider à progresser.
Mets la récupération au cœur de ton projet
Pour progresser durablement dans ton sport, la récupération est tout aussi importante que l’entraînement. Elle permet à ton corps de se régénérer, de prévenir les blessures et de rester performant sur le long terme. Une bonne récupération inclut plusieurs éléments, comme le sommeil, la nutrition, les étirements, et même des techniques de relaxation pour évacuer le stress.
Si tu veux aller plus loin et découvrir des stratégies spécifiques pour optimiser ta récupération, je t’invite à consulter mon article dédié. J’y aborde chaque aspect en détail et partage des conseils pratiques pour t’aider à bien récupérer et à donner le meilleur de toi-même à chaque session.
Grâce à ta patience, tu arriveras à mieux écouter ton corps et à garder des créneaux de récupération pour ne pas pousser la machine trop loin. On peut vite arriver à devenir extrême et à faire l’entraînement de trop alors qu’on est épuisé.
Dans n’importe quel sport, les entraînements mettent les muscles à l’épreuve en les sollicitant au-delà de leur niveau habituel, ce qui provoque de minuscules déchirures dans les fibres musculaires. C’est pendant la phase de récupération que le corps travaille pour réparer ces fibres et les renforcer, les rendant plus résistantes et plus performantes.
Cette adaptation, appelée surcompensation, est la base même de la progression : en répétant ce cycle d’effort et de récupération, le corps devient plus fort et plus endurant. La récupération est donc cruciale pour maximiser les bénéfices de chaque séance et atteindre de nouveaux objectifs.
Sois méthodique
La progression en sport ne se fait pas au hasard : pour atteindre tes objectifs, il est essentiel d’adopter une approche méthodique.
Être méthodique signifie organiser tes séances, suivre tes progrès et ajuster ton programme en fonction de tes besoins. Cette rigueur t’aide à rester constant et à maximiser tes résultats sans te disperser.
Définis des objectifs pour avoir une direction claire
Les objectifs sont des repères indispensables pour guider ta progression. Ils te permettent de te fixer des étapes, de mesurer tes avancées et de rester motivé en ayant un cap clair. Qu’ils soient à court, moyen ou long terme, les objectifs te poussent à te dépasser.
Pour des conseils plus détaillés sur la définition et l’atteinte de tes objectifs, consulte mon article dédié, où je partage des méthodes pratiques pour t’aider à structurer ta progression.
Organise et optimise tes journées pour te bloquer un créneau sport chaque jour
En sport, bien organiser tes journées est une clé pour allier entraînement, récupération, et autres engagements sans te surcharger. Optimiser ton emploi du temps t’aide à rester régulier dans tes efforts tout en maintenant un bon équilibre. C’est cette régularité qui, à terme, te permettra de progresser.
Être endurant dans l’effort est bien plus qu’une capacité physique ; c’est une attitude, un état d’esprit qui forge la progression dans le sport. En adoptant cette endurance, tu construis une base solide pour chaque étape de ta carrière sportive. Le talent peut donner une avance, mais c’est la constance, la patience, et la capacité à s’adapter aux défis qui permettent d’atteindre le vrai potentiel.
N’oublie pas que le chemin vers l’excellence est fait d’entraînements réguliers, de méthodes bien définies, et d’une récupération respectée. En suivant ces principes, tu pourras te dépasser, même dans les moments difficiles, et avancer avec détermination vers tes objectifs. La progression est un marathon, pas un sprint – et ta capacité à endurer te guidera dans ce voyage.